dimanche 4 septembre 2011

13 - Cartes Postales, El Jadida, le port

Je vous envoie de bons baisers du port d'El Jadida tout coloré ...




El Jadida, ville tranquille . . . tu la traverses, paisible . . . elle s'active sur le port, et te repose dans ses avenues, dans ses ruelles . . .

aujourd'hui, on vient puiser toute son énergie dans les couleurs éclatantes d'une gamme illimitée en coloris . . .
moi, j'y vois très peu de jaune . . . cette nuance brillante étant dispensée par le soleil éclatant de novembre . . . et largement compensée par le blanc immaculé qui revêt tous les murs . . .

le bleu du ciel azur se confond avec celui des portes et fenêtres . . .

quant au rouge, éclatant lui aussi, n'a rien d'un vermillon et s'étale sur toutes les embarcations . . .

le vert, lui, est profond, comme pour atténuer un peu l'agressivité passive (ça se dit, ça ? . . . nan ? . . . pousse un peu ton imagination . . . ) de la gamme des coloris dominants . . .

quand je me pose (="pause") dans ce port . . . d'abord, faut y entrer ! . . . passage obligé par le service de sécurité douanière . . . quand tu expliques que t'es une passionnée (de toute façon, ça se voit, ça s'entend . . .) le douanier-gardien regarde son collègue, qui comprend aussitôt qu'il a à faire à un drôle d'oiseau ! . . .
je ne me contente pas de baisser ma vitre pour leur expliquer que le port de cette ville m'est familier . . . familier en images, familier en "musique", familier koi ! . . . je le connaissais avant même d'y être entrée . . .

là, c'est la 3ème fois que je viens m'y balader . . . je descends donc de voiture pour leur parler . . . ils me posent des questions, nous échangeons . . . et là, où, pour d'autres c'est "interdit" ou à peine "toléré", pour moi cela devient "autorisé", et même "invité" . . .  j'obtiens l'autorisation des autorités douanières du Royaume . . .
qu'ai-je donc qui émane de moi, dans ce pays, qui m'invite ainsi à tout partager ? ? ? . . .

plus loin, mon arrivée sur les quais du port, parmi les pêcheurs, est accueillie, là-aussi, avec une sorte de recul, au début . . . l'objectif de mon appareil photo dérange sans doute . . . puis, faut bien le dire ! . . . je suis une femme, qui se balade seule sur le port au milieu de travailleurs . . . dans cette société, ma présence devrait se situer ailleurs . . .

tout en insistant, je me fais toute petite pour qu'on ne me remarque pas . . . j'ai pas de mal pour ça, quand on me connaît ! . . . (sourire pour Toi, si tu me lis . . . ) . . .

maintenant, je vous précède dans ma visite guidée :

j'ai évité de photographier les bâtiments officiels comme la douane et un bâtiment qui ressemblait à un "cercle de pêcheurs" . . . pas besoin d'explications, n'est-ce pas ?

dirigeons-nous vers le quai, tout au bout . . .  vitesse limitée . . . je pose mon vélo . . . heuuuu . . .





moi à pieds, lui à vélo . . .



les mouettes nous accompagnent, c'est la fête ! . . .




là quelques étalages de poisson . . .  continuons . . 


quand j'arrive au bout du quai ... surprise !! : on m'interdit de photographier . . . respect ! . . . 

alors j'oriente mon objectif vers cet attroupement ... je n'ai pas compris vraiment s'ils attendaient le départ des bâteaux, le calage des filets, l'arrivée de la pêche . . . 

ce n'est pas un mystère : la prochaine fois je poserai des questions ! . . .

au vu des caisses multicolores posées derrière, sur le quai, j'imagine qu'ils attendent le déchargement des filets . . . 





je contourne le bâtiment et de loin . . . j'adore cette perspective . . .



quel que que soit le quai, on trouve toujours des hommes affairés . . . tous les ports du monde se ressemblent ! . . .













sur un autre quai, le remaillage des filets et la file d'attente pour la criée . . .



belle scène d'un travail laborieux . . .





cette image pourrait être considérée comme "trop fouillis" et "pas présentable" par les acharnés des canons de beauté photographique technique . . .

mais contrairement à tout jugement, moi je l'adore . . . 
si un jour, tu te promènes sur le port, regarde bien . . . observe bien . . . mais écoute, aussi . . . 
ce "fouillis" comme ils disent, correspond à la vie d'ici . . . le chant des cormorans, le caquètement des mouettes, les bruits de mâts et de l'accastillage, les hommes qui parlent sur le rivage . . . heu . . . c'était la rime . . . sur le quai, voulais-je préciser . . . tout ce bruit qui ne ressemble pas à une mélodie, mais qui est bien le reflet de la vraie vie d'ici, dans l'instant et dans le lieu . . . 

donc, si j'aime te présenter cette photo, c'est qu'elle est mon vécu et qu'elle a enchanté mes yeux et mes oreilles . . . les couleurs me font vibrer le coeur encore aujourd'hui . . .





une scène que j'ai adorée . . . la solidarité . . . 

est-ce que j'en fais une scène muette ou bien vais-je me permettre d'insister ? . . .
j'avais, l'année précédente, remarqué, à Essaouira une grande solidarité entre les gens qui travaillent à bord et ceux qui restent sur le quai . . . 

le marin, le matelot, le pêcheur embarque . . . sauf que là, c'est marée basse et le jeune saute du bord du quai . . . simultanément, l'autre matelot, sur le bord du quai opère la même manoeuvre . . . il saute aussi mais je vais le "capturer" dans le flou de l'objectif . . .



sur le quai l'homme au casque rouge dépose son paquet (c'était pareil, à Essaouira, l'an dernier . . . en 2007) . . . on les distingue "en vol" . . . ils ne vont pas rater le bateau, non ! . . .





l'homme resté à quai attend . . . que le casque rouge soit bien arrivé et, là . . . moi, j'adore ces mains tendues reliées par un sachet qui contient sans aucun doute le sandwich hallal, fait de galettes à la semoule et de keftas au cumin . . . ici, pas de ketchup ni de mayo chimiques . . .





sur cet autre bateau, l'homme s'affaire à retirer la couverture qui protège le moteur . . .




quant à ces deux marins, je les ai observés un moment . . . voir s'ils n'ont rien oublié . . .  le départ est imminent . . .

1.


2.


3. partez !




après les "petits" . . .  voici les "grands" . . .

j'ai aussi, longuement observé les "grands" . . . ceux qui ont eu le privilège de se faire photographier se prénomment Salim, Midou et Omar . . .  tout de gris vêtus et de bleu seulement . . .



les voici en plus grand, de dos, l'avant face à l'océan . . . prêts à affronter les vagues, tout simplement . . .

pfffff ! une autre question à poser la prochaine fois : quel pêche pratique-t-on avec ces bateaux-là ? . . .

la petite barque, derrière, a fait mon unanimité : seule et isolée . . . en quarantaine peut-être . . . toute différente des autres embarcations, je vais l'élire Petite Reine du Port d'El Jadida . . .



quand je les regarde, les contemple tout en entier, tu sais ce que je peux penser, hein . . . Toi, tu le sais que rien ne m'arrête . . . et qu'il suffirait de peu pour que j'embarque . . . ce soir, peut-être . . .

personne ne me le proposera, mais la prochaine fois . . .





honneur à la Petite Reine du Port d'El Jadida . . . 

toute seule entourée de grands . . . même pas peur !





celui-ci, un peu "ventru" mais beaucoup rouillé . . . je me demande s'il est encore en activité . . .
comme il me plaît, que ses couleurs chantent le soleil de l'été et les nuances dorées de la fin de journée, je me le gardais, en tout dernier, pour te le laisser apprécier . . .






Ces portes seront ma dernière photo du Port d'El Jadida . . . moi, je les trouve belles . . . peut-être parce que mon dernier regard sur le port s'est posé sur cette Lumière qui illuminait l'atmosphère . . . et faisait vibrer mon coeur, tout l'temps . . .




si tu la regardes bien, cette image, elle parle . . . ses boîtes aux lettres inachevées qui ne reçoivent plus de courrier, le montant des portes qu'on n'a pas nettoyé faute de temps pour parer au plus pressé, les 2 planches qui viennent raccommoder l'usure du bois bien entamé . . . la brouette bien garée prête pour la prochaine tournée . . . et ce blanc et ce bleu qui illuminent mon regard . . .
  
pour moi, ces 2 portes closes s'entrouvrent sur un demain, sur "à plus tard, je reviens". . . je suis certaine que si je les avais juste poussées, ces portes se seraient entre-baillées pour me laisser entrer . . . 


Epilogue . . . 

Sur la route de "mon Maroc de 2008", j'écoutais souvent, presqu'en boucle un CD que j'adore et que j'écoute encore  . . . I Muvrini . . .  

. . . ces portes, côte à côte, évoquent aujourd'hui cette musique, ces paroles . . . des confidences . . .   des nuits d'une enfance enfermée . . . le parfum de l'île et un petit garçon, sous le figuier, attendant le berger . . .





"Ne fermez pas la porte" chante-t-il . . .  "non, jamais" lui dis-je . . .






5 commentaires:

  1. MAGNIFIQUES CES PHOTOS ELLES SONT PLEINES DE VIE
    ELLES PARLENT...
    TU es une véritable Artiste

    bisous

    chantal

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  2. merci, merci, Chantal ... j'suis super contente que tu apprécies ...

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  3. j'adore les couleurs des photos, magnifique !

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  4. Que dire!!L oeuil et le coeur se régalent.Yolande.

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    1. Merci Yolande ... le coeur, surtout ... c'est une plage inscrite dans ma mémoire qui m'accueille avec arc en ciel à chacune de mes visites et je porte une bague en nacre et argent trouvée dans le sable qui m'a été offerte, sur la plage, par deux chercheuses de métaux ... l'endroit est sublime comme toute la côte, d'ailleurs ... je te recommande les photos de Oualidia, aussi ... havre de paix ! à un jour, peut-être, tu sais où j'habite quand je ne voyage pas au Maroc ... bise

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